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tentatives
3 mai 2009

De retour du passé au présent

Allez, pour reprendre en douceur le fil de ce blog, quelques extraits du journal de celui qui voudrait peindre plus.

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Si je peins de nouveau, il faudra que je laisse au maximum parler entre eux le support et la peinture, que je ne sois qu'un intermédiaire entre le vide et la matière.

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Peindre! Te défouler! Exploser la peinture autour du vide qui t'entoure, et former corps. Peindre les limites entre soi et le reste.

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Se ressaisir. Après la torpeur, la dilution lente de soi au monde, le laisser aller, arrive le moment essentiel du retour à soi : rattraper les bouts de soi éparpillés pour tenter l’unité, reconstruire le puzzle. L’intérêt de ce ressac est de retourner à soi, mais toujours différemment. Saisir alors avec les couleurs éparses la globalité de soi dans l’instant du moment peint. Fixer incessamment ces retours à soi avant qu’ils ne s’échappent pour de bon.

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Qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas quelque chose après la vie devrait nous intéresser bien moins que de savoir si, à ce moment précis, je demeure toujours. Il est tellement facile de se laisser piéger dans l’attitude que le quotidien attend de nous. J’espère avoir suffisamment de volonté et de clairvoyance pour me poser toujours assez tôt cette question. Assez tôt pour ne pas rester captif de la vie mercantile, superficielle et matérielle.

Ma vie réelle serait la recherche du dosage stable entre la matérialité d’un corps et la volatilité de l’esprit. Demeurer au plus prêt de la frontière, maîtriser son étanchéité fluctuante.

Rien à voir avec la peinture me direz-vous. Mais elle seule me démontre que fluidité et superficialité peuvent figer en profondeur l’image unique de cette frontière.

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Le paysage m’appelle car c’est un espace suffisamment vaste et ralenti pour qu’on puisse y déceler des parcelles d’éternité. Cette apparente éternité possède des failles, des passages éphémères et criards qui sont les nôtres.

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Regarder de loin se mêler l’espace et le temps,
La vague ou l’instant qui renouvelle toujours l’impensable éternité.

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Pas toujours, mais la peinture parfois m’apporte la possibilité de m’ancrer au temps présent. Lorsque la séance est bonne elle me permet même d’entrevoir un au-delà du présent. Pour cela je dois accepter que la peinture me précède, qu’elle ouvre la voie tandis que je maintiens le cap en ne la domptant que ce qu’il faut, essayant de transcrire le rêve d’une vie réelle.

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Ma peinture ce soir est demeurée trop sèche. Trop aléatoire puis trop précise. Elle doit rester sur la frontière entre maîtrise et relâchement, être respiration.

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Commentaires
J
'alut<br /> Sacreubleu! 'y a du vrais la dedans!Immateriel...C' est beau la fuite artistique et c' est moins couteux que la fuite géographique :)<br /> ~Viva la pintura~
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