André gide
Voici de nouveau une de mes représentations d'André Gide :
Je peins "des Gide" depuis que j'ai commencé à peindre. Le premier "vrai" tableau, c'est celui là :
Cela m'a pris un soir alors que je travaillais à mon mémoire de lettres sur les Faux monnayeurs. A cours d'idée ou de mots pour les exprimer, je m'étais laissé aller à ce tableau très spontané; la première fois que j'utilisais la cire sur planche de bois.
Depuis les représentations d'André Gide continuent à jalonner mon parcourt pictural. Son entêtement à affirmer qu'il ne voulait être jugé que sur son style (et pas sur ses idées) est très proche de mon appréhension de la peinture. Je considère en effet que la technique prime par dessus tout; et par technique je n'entend pas le brio ou le tour de main qui consisterait à reproduire fidèlement l'image morte de la réalité, mais l'élaboration lente et essentielle de son propre rapport à la matière peinture, le domptage hasardeux de la fuyante couleur. Essayant d'être le plus sincère possible, au plus proche de son instinct, il me semble alors que la technique finit par charrier avec elle l'essence du technicien.
C'est ainsi que j'affirme et assume que la peinture est avant tout instinctive, sans être pour autant dénuée de sens. Mais si sens ou idée elle recèle, ce n'est jamais qu'à postériori qu'ils doivent se révéler. Encore faut-il savoir lire en ce médium.
"L'oeuvre d'art ne s'obtient que par contrainte et par la soumission du réalisme à l'idée de beauté préconçue." André Gide - Prétextes