Nathalie

Je viens de terminer ce tableau qui représente Nat. J'ai à peu près rempli mon contrat de ressemblance. Cela m'a parfois manqué de n'avoir pas à rendre compte de la ressemblance des visages peints. Ce souci de ressemblance évite surtout la tentation de se satisfaire trop vite du presqu'humain. Il est plus facile de figurer le bonhomme. L'exigence de la ressemblance permet d'ancrer la peinture plus profond dans la chair.
J'aimerais arriver à fixer des éléments de vie si bruts qu'ils puissent me permettre de laisser aller la peinture à l'exploration d'elle même sans que cela ne nuise à la ressemblance. Bacon (et oui toujours...) réussi si bien ce tour de force en mêlant dans ses tableaux chairs et traits humains aux tâches et autres expansion de matière peinture. Il semble y avoir greffe, une lutte organique qui menace sans cesse d'engloutir toute trace de vie dans un tumulte de pigments.  Le dosage est si bien équilibré qu'il m'a souvent semblé que la peinture s'était simplement assemblée, après avoir été jetée à pleines mains sur la toile, par la seule volonté de vie de l'artiste. Il semble n'y avoir pas plus d'intervention humaine une fois le tableau achevé, qu'il ne reste de trace de la rencontre de l'ovule et du spermatozoîde, sur le visage de l'enfant qui vient au monde.

Comments

[Benjamin]

Merci Monsieur!

[Laurent]

Merci pour Nat. Et pour nous.
Je la vois. Elle est là.
Et pas seulement par ressemblance.
Elle est simplement là.
Là.

Vous embrasse tous les deux.

[Laurent]

Merci pour Nat. Et pour nous.
Je la vois. Elle est là.
Et pas seulement par ressemblance.
Elle est simplement là.
Là.

Vous embrasse tous les deux.